Ainsi Parlait Mon Père- SAMI TCHAK- Editions JC-LATTES. 2018

Publié le par Lydie Bla

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Vous l’aurez remarqué, ce blog affectionne certains auteurs et Sami Tchak est l’un deux. 4 années se sont écoulées depuis son dernier texte La Couleur de l’Ecrivain paru aux éditions La Cheminante. Pour la première fois depuis la publication de son roman Place Des Fêtes (Gallimard), notre auteur quittait la sphère de la fiction, pour aborder un domaine  un peu plus intime, celle de sa conception de l’écriture, de la littérature et du rôle de l’écrivain.

Voilà que paraît aujourd’hui, ce 14 Mars 2018, sous sa plume aux Editions JC LATTES Ainsi Parlait Mon Père, une toute nouvelle œuvre qui nous introduit un peu plus dans son intimité, au coeur des ferments ayant contribué à la construction de son parcours de philosophe et d’écrivain qui traque la condition humaine. Ainsi Parlait Mon Père, ouvrage empreint de générosité, rendant hommage au personnage incontournable de cette aventure humaine : son père, forgeron de métier, ayant tiré sa révérence à la Mecque en 2003, et qui continu de vivre au travers de la voix de ce fils aimé.

  

Après une préface intitulée « Je suis leur fils », l’écrivain s’efface pour laisser la parole à ce père, qui tout au long de sa vie, n’eut de cesse de partager avec son fils les mots qu’il estimait utiles pour lui permettre de conduire une vie d’homme, les clés nécessaires pour survivre debout dans le train de l’humanité.  L’aider à devenir cet homme, cet être universel et singulier qui habite notre planète.

Après avoir transcrit les maximes de son père, Sami Tchak prend la parole, l’homme  qui forgeait le fer pour lui faire prendre forme, laisse place à son fils, écrivain qui lui, forge des mots pour leur faire prendre forme. L’écrivain nous conduit à son tour par le même escalier dérobé vers les jardins foisonnants de cette humanité évoquée au commencement de tout, dans la forge paternelle.

 

Dès les toutes premières phrases de la Préface, le ton est donné, un ton intense, poignant et puissant laissant deviner que ce qui suivra ne sera en rien une doucereuse promenade au parc, mais plutôt une charge humaine déferlante qui viendra  s’engouffrer en chacun d’entre nous, et ne nous laissera aucunement indemne d’interrogations. Autant de messages riches et profonds, esquissant  une condition humaine ornée d’ombres et de lumières,  incitant à renoncer à toutes nos léthargies empreintes de vacuité .

Un texte d’une telle qualité et d’une telle hauteur n’intime que le respect et force l’admiration.

Le père : « Nous maigrissons de toutes les richesses humaines des personnes que nous avons méprisées au lieu de les accueillir en nous : ainsi parla mon père après avoir sermonné ma sœur puînée qui avait haussé le ton sur un petit mendiant. »

Le fils (Sami) : « Lorsqu’elle vient dans mes rêves, ma mère, avec sa plaie à la cheville, me demande toujours si j’ai froid. Je ne parviens jamais à lui répondre. As-tu froid, Abou ? Elle me tend alors les bras, mais je ne parviens à faire aucun mouvement vers elle. Comprenant qu’elle ne peut rien pour moi, ou que je ne veux pas de son aide, elle me tourne le dos. Je perçois alors ses sanglots, avant qu’elle ne disparaisse. Je me réveille et je ne sais si je suis triste ou juste étonné que, tant d’années après sa mort, ma mère se souvienne toujours de moi, de moi qui, pourtant, n’avais pas su l’aimer. »

 

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